Lolette, la tête dans les étoiles

Nous avons rencontré Lucie Charoy lors du dernier Salon du Mariage de Nice. Originaire de Gap, où elle vit toujours cette pétillante jeune femme a lancé il y a plus de trois ans sa propre marque de robes de mariées : Lolette. Chaque année, elle se réinvente pour proposer 7 à 8 nouvelles créations, réalisant ainsi un rêve d’adolescence. Après avoir habillé ses Barbie de Sopalin, comme beaucoup de petites filles, Lucie a décidé de devenir créatrice à 13 ans et a ensuite tout mis en œuvre pour y arriver. Et elle a eu raison, ses robes sont simplement superbes. Passionnée de couture et de thé COCO&freddy (ce qui prouve son goût excellent), elle présente des créations d’une rare élégance avec la qualité du sur-mesure. On adore tellement que l’on a voulu en savoir plus sur elle, tout vous raconter et surtout, vous faire découvrir ses robes.

Voici donc « Trois questions à Lolette » !  

Les robes de mariées sont de moins en moins classiques. Comment peuvent-elles encore évoluer selon toi ?

Je pense que le style actuel définit bien l'époque dans laquelle nous vivons. Je me sens bien dans cette époque qui signe la désacralisation de la robe bouffante qui déguisait la femme.

Les robes vont, pour moi, rester encore longtemps dans la lignée du bohème chic, les jupes se feront toujours fluides avec des coupes ajustées sur le haut et mettant en valeur intelligemment le corps de la femme. On voit apparaitre de nouvelles dentelles, plus ethniques, plus graphiques, ou du tulle brodé avec des motifs en 3D pour mon plus grand bonheur ! 

Pour l’avenir, j’imagine une robe soulignée de touche de cuir, ou de fausse fourrure.

En tant que créatrice on a souvent tendance à vouloir être originale et créer des pièces qui ne se retrouvent nulle part ailleurs. Je pense qu'il faut avant tout rester à l'écoute de nos clientes qui veulent être simples, modernes et glamour dans la robe la plus importante de leur vie et unique dans leur cœur.

La tendance cette année est à la transparence dans la robe, notamment au niveau du dos. Essaies-tu d’être dans l’air du temps au moment de dessiner un modèle ou te laisses-tu plutôt guider par ton feeling ?

Il est évident qu'il faut rester en lien étroit avec les tendances du moment et celles qui vont suivre, mais ce qui m'inspire le plus sont mes futures mariées.

En proposant des pièces uniques, je reste très attentive à leurs demandes et à leurs souhaits. Finalement, ce sont elles qui me guident dans l'élaboration de mes collections. Elles sont ma source d’inspiration principale.

Quand je crée une nouvelle collection, chaque robe voit le jour de manière différente.

- De manière pragmatique et un peu scolaire en rassemblant toutes mes inspirations et croquis fait au cours de l'année afin d'extraire les détails et les coupes qui me plaisent le plus. Ensuite je les rassemble et les mêle les uns les autres pour créer une unité, une harmonie. 

- Ou bien beaucoup plus librement, au feeling, en découvrant une dentelle dans laquelle j’imagine instantanément une pièce de la robe, en moulant un devant qu'un dos va logiquement compléter, un détail sur un corsage aperçu dans la rue... il n'est également pas rare qu'en fermant les yeux le soir une robe surgisse dans mes pensées !

Pour chacune de mes robes, je visualise une mariée entrant dans la pièce dans laquelle je me trouve portant la robe que j'ai en tête. Elle marche, j’observe le mouvement du tissu, la coupe, le tombé de la robe et si cela provoque une émotion positive, je la dessine en détails. 

Quelles sont tes inspirations ?

Avant d’être styliste, j'aime avant tout la couture, le côté technique et montage. Avoir les deux casquettes est pour moi indispensable.

Je n'ai pas de mentor à proprement parler. Je m'inspire de chaque silhouette qui passe devant moi, de ce que dégage chaque femme. Grâce aux réseaux sociaux, notamment Instagram, je suis le travail de personnes influentes dans la mode et ses tendances, dans le monde du mariage plus précisément et dans l'art en général.

Ce métier est un job à plein temps où tout est source d'inspiration : je pioche des images qui accrochent mon regard, je capture un détail, une finition. Je ne me déplace jamais sans mon carnet à croquis. L’inspiration et la créativité étant des éléments à entretenir dans un métier artistique comme le mien, il est indispensable de ne pas les négliger.

Je puise beaucoup d’idées dans les années 50 à 70. J’ai une multitude de supports datant de cette période : livres, photos et patrons. J’aime l’allure follement classe, cette forme de désinvolture qui reflète un passage vers l'affirmation de la femme de cette époque.