Une bonne tête de gondole

Publié le : 13/06/2018 13:07:44
Catégories : La Start-Up Inside

Grande DistributionQuand tu montes une boîte et que tu lances une marque, forcément, tu en parles autour de toi en te disant que la première publicité, c’est celle que tu fais. Et c’est vrai, cela intéresse souvent beaucoup les gens car ne nous le cachons pas, nous sommes aujourd’hui de plus en plus nombreux à changer de voie et à nous lancer dans de nouveaux projets professionnels. Alors forcément, cela fait (un peu) rêver les gens. Il y en a même qui achètent des cures détox pour essayer, ou pour nous faire plaisir, ou les deux, c’est selon. Mais après les publicités Facebook et Instagram, Google AdWords, les articles dans la presse et sur le web, on cherche à passer à la vitesse supérieure : la grande distribution et là, on découvre un tout nouvel univers. 

Déjà la grande distribution a son propre dialecte fait de termes que l’on découvre, comme la « matrice vie de la gamme » ou les « fiches innovations » et une somme hallucinante d’acronymes à la signification mystérieuse. Surtout, aucune enseigne ne fonctionne de la même manière. Un jour, tu parviens à joindre les acheteurs au premier appel, ils t’envoient les documents (la matrice donc), tu les remplis et tu les renvoies. Puis tu attends. Le lendemain, tu appelles une autre enseigne et là on te répond tout autre chose : 

-      « Êtes-vous déjà référencé chez nous ? »

-      « Non madame, c’est pour cette raison que je vous appelle. »

-      « Pour être référencé au niveau national, il faut déjà travailler avec nos centrales régionales. Regardez sur internet pour les trouver. Merci. »

-      « Ah. Et bien merci aussi ».

Donc tu appelles les centrales régionales et là, tu t’aperçois que cela va vraiment être compliqué :

-      « Vous avez une lettre d’introduction de la centrale nationale ? »

-      « Une lettre d’intro... Non, ils m’ont dit de vous contacter, personne ne m’a parlé de lettre (sic) ?! »

-      « Sans lettre, on n’étudie aucun dossier. Bonne journée. »

Il y a aussi une variante :

-      « Pour être référencé dans notre centrale régionale d’achat, il faut être distribué pour certains des magasins que l’on livre. Je vous envoie la liste, il y en a 24. »

Bref, c’est le 12 travaux d’Astérix. Pour d’autres, c’est plus simple, les acheteurs répondent, vous leur envoyez des produits et ils vous disent ce qu’ils en pensent, ou vous donnent un rendez-vous. Naturellement, certains ne sont pas du tout intéressés non plus. On ne peut pas plaire à tout le monde. Et puis il y a ceux que tu appelles tous les jours, pendant des mois, et qui ne répondent jamais à leur poste. Si tu envoies un mail, tu reçois en réponse qu’ils sont en congés. Quand ils reviennent, ils ont des milliers de mails à traiter, et des réunions, et des rendez-vous, donc c’est logique, le téléphone, ils n’ont pas le temps. 

Être acheteur dans la grande distribution, cela ne doit pas être un job facile. Ils gèrent des dizaines de marques, avec des gammes plus ou moins étendues, des nouveautés, des promotions, des opérations spéciales, etc. et des gars comme moi qui cherchent à entrer dans la danse. Donc, se parler, ce n’est pas toujours évident ce qui complique les choses pour s’entendre. Mais c’est le jeu, il faut en accepter les règles. 

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